La Coiffe (Ar koëff)

EVOLUTION DE LA COIFFE                                                                                                                                                     
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C'est l'évolution de la coiffe qui est la plus voyante, voire spectaculaire.

Du simple carré d'étoffe posé sur un bonnet et simplement retenu par un lacet, aux dernières coiffes élaborées de près de 35 centimètres de hauteur, un peu plus d'un siècle se sera passé. 


Les différences entre les coiffes Bigoudènes de cette Grand-Mère et d'une de ses arrières petite filles illustrent bien l'évolution de cette coiffe.

A l'époque très commune en Bretagne, cette coiffe "horizontale" aurait commencé à se redresser un Dimanche de Pâques 1856 (ou 58)...pour finir à la taille que l'on sait.

On a dit bien des choses au sujet de cette coiffe pointée vers le ciel.
Quid d'un symbole phalique (Le recteur Le Coz en 1888, Gabriel P de Ritalongi en 1894...) ? Il y avait déjà bien assez avec tous les menhirs du coin...
Une réaction bravache suite à l'abatage du clocher Eglise de Lambourg à la suite de la révolte des bonnets rouges ? Sauf que cette révolte eu lieu en 1675...

Et pourquoi pas un savant mélange de fierté, de mépris de ces Glaziks (Quimpérois) qui les traitaient d'arriérés et de sauvages? Pourquoi pas la mode ou le désir d'être différents?


Un petit graphique vaut des fois mieux qu'un long discours...


NB : Ce graphique reste très schématique... Ce qu'il faut en retenir : Le taux de croissance de la coiffe a été stoppé pendant la première guerre mondiale puis a repris avec une pente plus accentuée (Qualifiée d'envolée) après celle-ci pour commencer à se stabiliser à la déclaration de la seconde guerre mondiale. Plus précisément, la taille de la coiffe a cessé de progresser vers les années 1955 / 58.


LA COIFFE AU DEBUT DU XIXème SIECLE.                                                                                                                         

La coiffe faite d'un tissu de coton travaillé se portait presque à plat.  La coiffe était retroussée dans sa partie arrière en deux ailes et laissait dépasser une coiffure abondante et disgracieuse "retenus" derrière par quelques bandes de tissus de couleur. Dans sa partie avant, les deux coins étaient abaissés vers les tempes.  C'est sur ces deux coins que passait le lacet de soutien de la coiffe, lacet noué sous le menton. La partie avant, une excroissance assez peu brodée surmontée d'un petit tortillon, lebigoudenn était ce qui nous semble être les prémisses de la coiffe que nous connaissons.
Lithographie de ?


LA COIFFE AU MILIEU DU XIXème SIECLE.                                                                                                                         
Extrait d'une lithographie de Lalaisse


La coiffe devient moins lourdaude. Les cheveux sont mieux rangés, plus ramassés, ce rangement favorisé par l'apparition du koëff blev (litt. bonnet à cheveux, pron. koëff bléo). Ce bonnet favorise ainsi un prémisse de redressement de l'ancien carré d'étoffe. Le dallet (daledenn) fait son apparition sur l'arrière de la coiffe, large et brodée.
Selon le Carguet, c'est un Dimanche de Pâques 1856 que la coiffe commença à se redresser... (Cette précision laisse rêveur !)






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Cette coiffe Dilassenn (sans lacets) de Plozevet/Plogastel St Germain semble photographiquement assez proche de la coiffe de cette époque, bien qu'elle soit fixée avec des épingles et non avec un lacet.

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Planche extraite d'une lithographie d'Auguste Racinet (1848).

Racinet Coiffe 


LA COIFFE A LA FIN DU XIXème ET AU DEBUT DU XXème SIECLE                                                                             

Alors que la coiffe, le dalet et les lacets se couvrent de broderies, les cheveux sont maintenant tirés,lissés et rangés sous la coiffe et s'y intègrent  avec élégance. La coiffe est ornementée de lacet brodés, de larges rubans colorés, de cocardes ajoutés pour parfaire son esthétique et par coquetterie de sa propriétaire.







La coiffe de cette époque est ma préférée.  


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LA COIFFE AU MILIEU DU XXème SIECLE.                                                                                                                           

La coiffe n'en finit plus de grandir pour atteindre plus de 35 centimètres (!) dans les années 1950. L'esprit de la coiffe reste identique, si ce n'est la koëff blev en velours noir qui devient plus sobre et la coiffure en accroche coeur... La modernisation de la coiffure et la mode orgueilleuse orchestrée par les Bigoudènes elles-mêmes ont frappé. Trop fortement sans doute.

Véritable défi aux vents locaux, la coiffe va bientôt s'éteindre victime de la modernité et de sa "démesure"... 
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Quelques exemples de l'évolution de la coiffe des années 1920 aux années 1940 (Notez l'évolution de la coiffure et de la taille de la coiffe).

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Coiffe de 7 cm.
 
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Coiffe de 13 cm.
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Coiffe de 18 cm.
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Coiffe de 27 cm.
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Coiffe de 33 cm.
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COMPOSITION DE LA COIFFE                                                                                                                                                 

La coiffe est composée de trois éléments principaux :

  • Le bonnet à cheveux ou koëff blev. Et oui, pour porter une coiffe BIgoudène, il faut d'abord avoir les cheveux longs. Ceux-ci sont couverts par ce bonnet de tissu brodé, agrémenté de motifs cousus en perles et strass et tenu par deux lacets (lassennoù). Sur ce koëff blev seront remontés les cheveux afin de confectionner un chignon mis en forme par l'utilisation d'un peigne (ar gri) et d' un ruban de velours (ar vouloutenn).
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  • La coiffe proprement dite (koëff) était finement brodée sur mousseline, tulle ou plus tard en organdi par une brodeuse . Elle était pré-mise en forme lors de sa création par la densité de ses broderies et il était nécessaire de l'empeser afin de lui donner de la tenue. Ce délicat travail fut effectué par les repasseuses. Différents points de broderie ont été utilisés pour ornementer ces merveilles comme le point dit "à l'aiguille", le point de Venise, les points de chaînette et de bourdon, le neudé (contraction de noeud et de dé) ...
     
Le dalet (daledenn) est la partie arrière de la coiffe. En même temps qu'il soutient la coiffe, il dissimule  esthétiquement le chignon surmontant le Koëff blev.


La Coiffe (Koëff)
Le Dalet (Daledenn)



La hauteur des coiffes de la fin du XIXème siècle pouvaient n'atteindre que quelques centimètres.

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Coiffe fin XIXèmes

Environ 7 cm.
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Dalet de la coiffe fin XIXèmes

Environ 7 cm.
 
  • Deux lacets (lassennou) en mousseline ,en tulle ou en organdi brodé complètent la fixation de la coiffe.


Vous trouverez ici un montage "3 Dimensions" d'une coiffe du début du XXème siècle.
Coiffe 3D


En cliquant sur les boutons ci-après, vous pourrez avoir un aperçu du montage commenté des coiffes du début et du milieu du XXème siècle.


Montage coiffe ancienne
Montage coiffe moderne



Choix du costume
La Coiffe
La Coiffe -Suite-


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