Les costumes d'enfants Bigoudens  (Sae ar bugale)





Les costumes des enfants de Bretagne (Bugale Breizh) étaient tous plus ou moins identiques...Ceux du pays Bigoudens comme ceux des autres régions de Bretagne.

Le premier costume de l'enfant était son costume de Baptême (sae).
Les familles modeste ne possédaient qu'un seul costume de baptême de couleur blanche qui était utilisé pour chacun des frères et soeurs à baptiser... Unisexe dirait-on maintenant.
Il consistait en un bonnet blanc, brodé et orné de perles, agrémenté d'une cocarde et de rubans, blancs aussi, d'une robe brodée toute aussi blanche que le large col et la chemise, brodés eux aussi. Bref, un véritable petit Ange blanc ! (Gwenn aël)

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Une fille
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Une fille    Un gas

Sortis du baptême, les enfants, gas et filles, étaient vêtus de tenues identiques, pour des raisons financières et pratiques (M. Pampers n'était pas encore né...)

La transmission orale nous rapporte que le bonnet brodé avec perles et strass d'une fillette était orné d'une cocarde blanche et celui d'un garçon d'un pompon.

Parfois mais pas forcément... car dans le document ci-contre, le garçonnet et la fillette portent tous deux un bonnet à rubans...








 

Planche extraite d'une lithographie d'Auguste Racinet (1848).


Racinet Enfants


Cliquez pour agrandir l'imageLes jeunes enfants traînaient près des maisons ou sur la grève.
On les voit ici habillés d'une sorte de blouse sans manches, le sarrau (saro) fait de tissu de coton uni ou imprimé, de couleurs des plus diverses. Il était très ajusté au niveau du tronc puis allait en s'évasant pour couvrir une robe généralement en tissus de laine noire...Quand robe il y avait ! Car tous n'avaient pas la même "fortune"...et il fallait être riche pour pouvoir acheter de beaux habits, des chaussures (botoù ler) ou même des sabots (botou koad) à ses enfants. Ces habits étaient portés  indifféremment par les frères et soeurs au fur et à mesure de leurs naissances.

Sur cette carte de Saint Pierre, le premier petit gars à gauche est vêtu d'une robe et un sarrau, mais est pied nus. La seconde, n'est qu'en chemise et sarrau avec petit col en dentelle, mais a des chaussures. La troisième porte robe, sarrau, grand col en dentelle et chaussures. La quatrième enfin, est habillée comme sa copine de droite, mais sans col brodé. (de g à d : Jean Gallo, Catherine le Floch, Marie Le Roux, Anna le Floch) 



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Les petites filles gardaient leurs jeunes atours jusqu'à six ans environ ...
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...pour enfin s'habiller en grandes alors que leurs cheveux étaient suffisamment longs pour bien soutenir une coiffe. 


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Cependant, la longueur des cheveux des fillettes leur permettait parfois de porter plus tôt la coiffe tout en gardant le sarrau de leur enfance (voir photo ci-contre).

Les fils de paysans s'habillaient aussi comme leurs pères : Un chapeau Bigouden à trois guides (tok) et un pantalon (bragoù) accompagnaient un gilet (giletenn).

A la différence du père qui portait giletenn brodé sans manches et chemise sous sa veste courte (chupenn), le fils ne portait qu'un giletenn avec manches. Celui-ci était brodé ou plus simplement fait de toile ou de velours noirs. (voir photo ci-contre).


Sur la côte, les jeunes gars avaient tôt fait de laisser leurs habits de garçonnets pour s'habiller vers six ans, comme leurs marins de pères, avec la vareuse (vareuzenn) et le pantalon (bragoù hir) teints au tanin1 accompagnés du large béret-galette (boned plad).

(1) Le tanin de couleur ocre rouge a la particularité de rendre les tissus imputrescibles. Voilà pourquoi les vareuses, les pantalons des marins ainsi que leurs voiles étaient de couleur "lie de vin".  
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Comme pour les adultes, la modernité a participé à l'extinction du costume traditionnel, mais plus tôt chez les enfants.

Ainsi dès la seconde guerre mondiale, les fillettes furent "privées de coiffes" et durent attendre l'adolescence pour pouvoir porter le costume traditionnel, comme leurs mères.

C'est pourquoi on ne trouve pas de cartes postales de fillettes avec des coiffes de plus d'une vingtaine de centimètres, mais uniquement des adolescentes...


DE BIEN BELLES COIFFES ?                                                                                                                                                 

Les plus observateurs d'entre-vous se sont peut-être posés cette question :

  • Pourquoi, sur certains documents, voit-on des fillettes vêtues de pilhoù (chiffons, loques, haillons) portant des coiffes sinon magnifiques, du moins semblant hors de leur condition ?

Une seule réponse à cette énigme : Les vêtements portés tous les jours par des enfants passant la majorité de leur temps à l'extérieur, étaient soumis à rudes épreuves. Ce qui expliquait leur état. Les coiffes étaient chères et quand venait l'âge (ou la longueur de cheveux) pour la fillette de porter la coiffe, sa mère lui donnait une de ses anciennes coiffes, démodée ou défraîchie.


Le cycle de la coiffe était souvent ainsi fait : La coiffe de fête devenait coiffe de travail pour tous les jours, quand elle commençait à être usée. Elle pouvait finir sa vie sur la tête d'une turbulente gamine, remisée dans une armoire ou pire...


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