Le montage de la coiffe Bigoudène du début du  XXème siècle

 

Corentine







Je vous présente Corentine, ma jeune et virtuelle Bigoudène. Elle est née en 1885 au bourg de Penmarc'h. Nous sommes en 1905, le 15 Août 1905 et aujourd'hui elle a 20 ans.

En ce jour de pardon, il faudra être belle pour aller danser avec Nonna. Une vingtaine de minutes seront suffisantes pour monter sa coiffe. 


Corentine va nous présenter, en treize planches, le montage de sa coiffe Bigoudène du début du XXème siècle ...


PLANCHE 01 : Le Coiffage.


Pour pouvoir porter sa coiffe, une Bigoudène doit avoir les cheveux longs. Ces longs cheveux ont une importance primordiale, car ils concourent à la tenue "mécanique" de la coiffe. Le côté esthétique est forcément présent, mais de façon moindre... La première étape consiste donc pour Corentine à se coiffer minutieusement, cheveux brossés "tous en arrière".



PLANCHE 02 : La pose du bonnet.


Corentine doit maintenant enfiler sur sa tête la koëff blev (littéralement bonnet à cheveux), brodée de fils de soie jaune-dorés et incrustée de perles de verre noir. Puis un petit noeud discret noué sous le menton parachève la tenue du bonnet.


PLANCHE 03 : La pose du peigne. 


Ce peigne est un peigne rond (ar krib). Il est posé devant la koëf blev, dents en bas et extrémités glissées dessous. Ce peigne étant assez fragile, les contraintes imprimées au peigne étaient limitées par une pré mise en forme. Ainsi, la propriétaire trempait son peigne dans de l'eau bouillante puis faisait "peser dessus" un gros galet : En se refroidissant, le peigne gardait sa forme.



PLANCHE 04 : La pose du velours.


Un ruban de velours ar bouloutenn d'une cinquantaine de centimètres de long pour quatre à cinq centimètre de large est fixé à l'aide d'une épingle sur un côté haut de la koëf blev : Ce côté n'a pas d'importance et dépend plus de la dextérité de la Bigoudène,  droitière ou gauchère.



PLANCHE 05 : Dressage des cheveux.


Puis elle se penche d'un coup en avant. Ses cheveux décrivent un large cercle pour se retrouver tous devant!


PLANCHE 06 : Fixation des cheveux.


Le velours est rabattu sur les cheveux afin de les tenir et est fixé avec une épingle de façon symétrique, sur l'autre face de la koëf blev.



PLANCHE 07 : Montage du chignon.


Après s'être redressée, c'est un chignon qu'il lui faut maintenant faire. Corentine a toujours réussi ses chignons, même depuis toute petite : C'est sa grand-mère, Anna, qui lui a appris. Elle roule ses cheveux en boule et les range à l'aide d'épingles dans la cavité formée par le peigne rond. 


PLANCHE 08 : Mise en forme du chignon.


Corentine enroule alors le reste du ruban de velours sur tout le pourtour du peigne et le fixe avec quelques épingles à tête noire. Le fin du velours est fixée sur le dessus du chignon afin de cacher les cheveux.


PLANCHE 09 : Pose de la coiffe.


Il faut maintenant poser la coiffe (ar koëf). Déjà préformée, elle se positionne parfaitement devant le peigne et autour du chignon. Il lui suffit maintenant de la fixer sur le devant puis sur les côtés avec des épingles à tête nacrée, les ailes tournées vers l'intérieur.


PLANCHE 10 : Pose du dalet.


C'est maintenant une phase délicate du montage de la coiffe. La pose de la partie arrière qui agit comme un arc-boutant pour soutenir la coiffe et qui cache le chignon à l'intérieur de la coiffe. Cette partie est appelée  le dalet (an daledenn). Fixé dans le chignon dans la partie basse et sur les ailes de la coiffe en partie haute par des épingle à têtes nacrées, ce dalet n'est vraiment pas facile à mettre...


PLANCHE 11 : Pose des lacets.


Il ne lui reste plus à Corentine qu'à fixer avec des épingles les deux lacets (lasennou) sur le sommet de la coiffe.



PLANCHE 12 : Nouage des lacets.


Puis il faut les fixer de chaque côté, au bas de la coiffe puis les faire passer sous le menton pour enfin les nouer en un joli noeud,  sur un des côté du visage. Côté gauche ou droit, c'était selon que la Bigoudène était droitière ou gauchère. Le seul impératif était de le nouer à droite quand c'était le jour de porter une cocarde (Pardon, mariage, fête...) : En effet, la cocarde se portait toujours à gauche, côté coeur... 


PLANCHE 13 : Pose des parures.


Pour la touche finale, elle noue du côté gauche la cocarde de tissus moiré rouge que lui avait offert son père avec ses maigres économies, le jour de ses 16 ans. "Tu dois nous faire honneur, ma fille."  


Corentine se regarde une dernière fois dans la glace en souriant. Pas assez de sous pour s'offrir du poupoulic... Il est temps de partir.

"Prends garde à toi, Nonna" pensa-t-elle en pressant le pas vers La Joie...


Montage coiffe ancienne
Choix du costume
Montage coiffe moderne


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