Je vais arbitrairement classer temporellement ces coiffes en trois périodes : Anciennes (jusqu'à 1850), semi modernes (1850 à 1905) et modernes (après 1905). |
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LES DIFFERENTS TYPES DE COIFFES ANCIENNES
(Coiffes : Créations, Collection & Photographies © JLouis Guégaden)
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Il n'existe plus d'exemplaires de ces coiffes. Tout au plus n'en reste-t-il que des descriptions et des documents types croquis, gravures et peintures.
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| Les croquis et aquarelles doivent retenir d'avantage notre attention : Pris sur "le vif", ils ne peuvent être accusés de travestir la vérité, tant en forme qu'en couleur. Une telle accusation qui peut être portée sur les gravures issues de croquis et embellies par le graveur selon sa propre conception de l'esthétisme...
Il est également important de garder à l'esprit qu'un croquis ou une peinture datés sont plus précis que la date d'édition d'une gravure. Entre la réalisation des croquis puis la gravure et enfin l'édition, il pouvait se passer quelques années...
Cette planche de Georges Geo Fourrier (1898-1966) est une parfaite illustration de l'évolution de la coiffe Bigoudène à travers le temps. La première de ces évolutions est estimée aux environs de 1838/1840. Mais qu'en est-il de l'évolution de la coiffe entre la Révolution de 1789 et 1840 ?
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En 1790, soit immédiatement après la révolution Française de 1789, le parlement légiféra pour abolir les royales Lois Somptuaires qui bloquaient l'évolution du costume populaire.
C'est ainsi que l'on vit apparaître les merveilleuses, des femmes qui donnèrent libre cours à une extravagance vestimentaire "justifiée" par la fin des interdits imposés au petit peuple.
Cette abolition fut le point de départ de l'évolution des coiffes régionales populaires.
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|  | Les Merveilleuses de 1790
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| L'étude attentive de documents d'époque m'a permis d'observer trois évolutions majeures de la coiffe avant les observation de Georges Geo Fourrier.
J'ai découpé, cousu puis monté ces 3 évolutions. Ces montages, plusieurs fois recommencés, m'ont permis d'essayer de comprendre ces coiffes par une attitude faisant appel à la logique, la simplicité et avant tout au sens pratique des créatrices de l'époque. Le résultat doit donc être considéré comme étant assez proche de la réalité.
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|  1800 | Sources : "Voyage dans le Finistère" de Cambry (1798). Ce livre contient une gravure de François Valentin intitulée "Poissonnier et fille de la côte (près de Pont l'Abbé-Finistère)". Cette gravure sera reprise en 1830 dans une série de lithographies de l'Editeur Nantais Henri-Désiré Charpentier "Suite de costumes" (Planche 21).
C'est la "fameuse" coiffe de Bécassine, la coiffe générique portée dans les campagnes françaises avant la révolution de 1789.
Descriptif : Elle est faite de lin ou de coton. Les lacets du bonnet à plissé horizontal sont noués au cou. Un carré de tissus, amidonné, les barbes rebiquant vers le haut avant de retomber sont fixées sur le bonnet avec des épingles.
On peut observer un semblant de "bigoudenn" à l'arrière du bonnet au plissé horizontal et un pli faîtier au sommet de la visagière.
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| 1810 _ | Source : Planche 15 de la série de lithographies de Henri-Désiré Charpentier "Suite de costumes" (1830) intitulée "Femmes de Pont l'Abbé" (Dpt du Finistère).
Descriptif : Faite de lin ou de coton, c'est la coiffe de la femme de droite. Cette coiffe s'apparente à un fichu carré noué au menton, amidonné, les barbes rebiquant d'arrière en avant, enserrant le bonnet à cheveux plissé horizontalement.
On peut observer le "bigoudenn" à l'arrière du bonnet.
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| 1830 | Source :Toujours la planche 15 de la série de lithographies de Henri-Désiré Charpentier "Suite de costumes" (1830)
Descriptif : Faite de lin ou de coton, c'est la coiffe de la femme de gauche. Les lacets du bonnet à plissé horizontal sont noués au cou. Un carré de tissus, amidonné, aux barbes rebiquant d'avant en arrière est fixé sur le bonnet avec des épingles.
On peut encore observer le "bigoudenn" à l'arrière du bonnet et un pli faîtier au sommet de la visagière.
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Dans mon élan, j'ai décidé de continuer avec deux des coiffes significatives extraites de la planche de Georges Geo Fourrier.
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| 1840 | Sources : Lithographies Charpentier (Editeur à Nantes) d'après les croquis de François Hippolyte Lalaisse (1843). Planche de Georges Geo Fourrier.
Descriptif : Les cheveux ne sont plus rangés sous le bonnet de lin ou de coton blanc. Ils descendent sur la nuque avant de remonter sur le sommet de la tête où ils sont roulés sous un bonnet brodé. La coiffe de coton est composée du même carré d'étoffe que la coiffe de 1830, mais ce carré d'étoffe au plissé vertical a basculé d'un quart de tour vers l'avant. La coiffe amidonnée est maintenue par un lacet fixé sur la coiffe qui fait rebiquer les barbes vers le haut.
On peut donc maintenant observer le "bigoudenn" à l'avant de la coiffe. Il ne quittera plus cette place.
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| 1843 |  Sources : Lithographies Charpentier (Editeur à Nantes) d'après les croquis de François Hippolyte Lalaisse (1843). Planche de Georges Geo Fourrier.
Descriptif : L'allure de la coiffe n'a pas radicalement changée. Les cheveux longs sont coiffés d'un koëff bleo (Bonnet à cheveux). Les cheveux sont tirés vers le haut du crâne où ils sont roulés sous forme de chignon posé sur le koëff blev (Prononcer Koëff bléo). Un large ruban (ancêtre du vouloutenn) ceint la tête, permettant de donner de la tenue à l'ensemble. La coiffe de coton est composée du même carré d'étoffe que la coiffe de 1840. Ce carré d'étoffe amidonnée au plissé vertical est maintenu par un lacet serré passant sur la coiffe, afin de maintenir le chignon en place. Ce serrage énergique fait rebiquer fortement les barbes vers le haut.
Le koëff bleo sera maintenant toujours présent dans la coiffe.
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LES DIFFERENTS TYPES DE COIFFES SEMI-MODERNES (1850 à 1905)
(Coiffes : Collections Michel Bolzer - Photographies en attente, JLouis Guégaden )
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Quatre coiffes semi-modernes significatives extraites de la planche de Georges Geo Fourrier.
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| 1850 env. | Source : Planche de Georges Geo Fourrier.
Descriptif : C'est la date approximative de l'apparition de broderies blanches sur la coiffe en coton, avec jours. Un large ruban enserre toujours la tête pour la tenue des cheveux.
L'entrée en deuil se démarque par le port de la même broderie blanche mais sur toile de lin ou de coton jaune-safran et comporte des jours. La structure du reste de la coiffe est identique. La taille de la coiffe de "deuil jaune" suivra toujours la taille de la coiffe "blanche", jusqu'à son extinction.
Après le deuil, ces coiffes jaunes, grossières et peu fragiles, étaient utilisées tous les jours pour le travail aux champs, à l'usine... par souci économique et pratique.
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| 1858 | Sources : Huile de Eugène Boudin "Pardon de Ste Anne la Palud" (1858). Planche de Georges Geo Fourrier.
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 | | Eugène Boudin-Pardon de Ste Anne la Palud (1858) |
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Descriptif : C'est l'époque de l'apparition du Daledenn kornigou. Ce dalet en coin est aussi appelé dalet plat. Il cache maintenant le large ruban utilisé pour parfaire la tenue des cheveux montés en tresse.
La coiffe de deuil est structurée à l'identique mais en lin ou coton jaune-safran avec jours.
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| 1900 | Source : Planche de Georges Geo Fourrier.
Descriptif : La coiffe se redresse : Au lieu de suivre la courbure du front, elle se tient maintenant à la verticale. Le peigne remplace la tresse. Apparition du vouloutenn qui sert à maintenir les cheveux, montés en chignon. Le dalet plat enserre toujours les cheveux montés en tresse.
La coiffe de deuil est toujours de même structure, mais toujours jaune-safran avec jours.
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